Comment se mettre en chemin vers l'autonomie ?
L’autonomie est un terme relativement galvaudé : fréquemment utilisé, il évoque des définitions et situations variées selon les personnes.
Pour certains, l’autonomie renvoie à l’indépendance par rapport aux parents ou au management de l’entreprise. Pour d’autres, il évoque l’idée de l’autonomie alimentaire ou énergétique d’un territoire. Pour d’autres encore, il fait appel à l’idée de capacité à travailler seul efficacement.
Pour approfondir ce concept clef pour vivre sa vie pleinement, tournons-nous vers l’auteur Frank Hermann, et son livre L’autonomie, clé du changement.
Frank Hermann considère que l’autonomie est un cheminement personnel qui se construit dans le cadre d’un projet de vie, avec, pour point de départ, un élan ou une motivation qui peuvent tout simplement provenir de questionnements existentiels (« Quel sens donner à ma vie ? »).
L’autonomie ne doit pas être confondue, comme c’est souvent le cas, avec l’individualisme ou l’indépendance. Elle est intrinsèquement socio-affective, c’est-à-dire que la personne autonome l’est affectivement (ce qui nécessite un travail sur soi) et socialement, dans le cadre d’interactions sociales.
On ne peut pas être autonome, seul dans son coin !
Mais alors, concrètement, comment devenir autonome ?
Comme l’auteur l’indique, le chemin vers l’autonomie nécessite une impulsion initiale : le plus souvent, une volonté de donner un sens ou une direction à son existence.
Ensuite, il faut être libre : c’est une condition externe. Si vous vivez dans une dictature oppressive, qui interdit la liberté d’expression et les rassemblements, il sera difficile d’atteindre l’autonomie.
La liberté permet ensuite d’atteindre l’authenticité. C’est en étant libre que l’individu peut découvrir et approfondir ses désirs profonds : devenir musicien, apprendre l’espagnol, créer une entreprise, etc.
Et enfin, sur la base de cette liberté et de cette quête de l’authenticité, l’individu peut devenir responsable : responsable car il ou elle aura eu la liberté de choisir d’être authentique, de se doter par lui-même d’objectifs de vie propres.
Notons que cette approche de la responsabilité est antinomique à celle couramment utilisée dans nos écoles ou centres de formation, où on demande souvent à un enfant ou jeune adulte d’être « responsable » et, par exemple, d’arriver à l’heure, se tenir droit ou encore de bien faire ses devoirs, dans un contexte où il n’y a souvent eu aucune place à la liberté de choix ni à l’éclosion de l’authenticité.
L’auteur nous fait également part des freins qui peuvent apparaître sur le chemin de l’autonomie. Il s’agit principalement de nos angoisses, qui empêchent l’atteinte de l’authenticité.
Les angoisses, dont nous sommes tous tributaires, sont « inscrites » en nous de par notre évolution (en tant qu’espèce) et notre contexte socio-culturel.
Elles incluent :
- L’angoisse d’être en faute, de faire une erreur,
- L’angoisse d’être pauvre, de manquer, de mourir de faim,
- L’angoisse de la ségrégation, d’être exclu du groupe,
- L’angoisse du piège sans issue, de se retrouver dans une situation désagréable et inextricable.
L’un des leviers principaux consiste à développer l’amour de son prochain et la bienveillance envers les autres et le vivant de manière générale.
Pour conclure, comment cette quête de l’autonomie peut-elle vous servir dans votre cadre professionnel ?
Par exemple, en initiant une démarche de management positif, voire en découvrant l’holacratie, un modèle de management qui donne une large place à l’autonomie au sein de l’entreprise.